La campagne sur le terrainFlux RSS

Et si on parlait des vrais sujets

Et si on parlait des vrais sujetsNational

Comme étouffé par le supposé score élevé des populistes, le débat sur les élections européennes du 25 mai peine à exister sur l'essentiel.

14 mai 2014|13:27

ET si on cessait de faire du score éventuel des populistes, notamment du Front national, le sujet central de cette campagne ? Que les dirigeants de l'UMP aient des insomnies à l'idée que leur formation politique perde le titre symbolique de "premier parti de France", comme certains sondages le laissent entendre, est une chose. Mais que l'essentiel de l'attention médiatique tourne autour de cette question, c'est se tromper de sujet. Pire, c'est tronquer le débat démocratique et les vrais enjeux de cette élection pourtant majeure pour l'avenir de l'Europe.

Parlons franchement. Le Parlement européen, déjà habitué à la proportionnelle, n'est pas la représentation nationale issue, elle, d'un scrutin majoritaire. Concrètement, cela veut dire que l'hémicycle de Strasbourg, contrairement à celui du Palais Bourbon, est déjà habitué à voir siéger des élus issus des extrêmes sur ses bancs. Honnêtement, qu'ils soient quelques dizaines de plus, ce n'est pas le sujet essentiel, car ce ne sont de toute façon pas eux qui pourront constituer une coalition majoritaire au lendemain du 25 mai. Déjà, il semble même acquis que tous les représentants populistes ne siègeront pas dans le même groupe. Alors ?

Alors : cessons donc de nous faire peur ! Mais ne nous voilons pas non plus la face. La vérité, c'est que leur audience auprès des sondés répond à un malaise réel dans l'opinion. Et dont l'Europe est victime. Parce qu'elle est au coeur de la prochaine élection. En réalité, la défiance des citoyens porte sur l'ensemble des institutions. En atteste l'abstention record aux municipales de mars. Il reste maintenant dix jours pour faire oeuvre de pédagogie face aux  démagogues. Prenons garde à ne pas nous faire voler le débat.

Dans leur programme, les candidats UDI-MODEM Les Européens offrent quant à eux une direction claire pour faire avancer une Europe plus unie et plus démocratique. Et proposent notamment de renforcer la zone euro pour mettre en place un calendrier sur cinq ans pour engager les convergences fiscales et sociales. Seul moyen pour lutter contre le dumping intracommunautaire. Surtout, les centristes veulent que la démocratie européenne ait enfin un visage pour l'incarner. Et proposent de faire élire au suffrage universel un président de l'Union européenne responsable devant tous les Européens. Pour en finir, enfin, avec les huis-clos des chefs d'Etat et de gouvernement quand il s'agit des grandes décisions portant sur le destin commun de plus de 500 millions de personnes !

 Rodolphe Geisler

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